Habiter dans une ville qui grouille de monde, ça veut dire devoir se battre tout le temps contre les autres: au boulot, dans les administrations, dans la rue... surtout dans la rue!
C'est une des choses auxquelles j'ai eu le plus de mal à me faire en arrivant à Bombay: il y a des gens partout. La solitude, c'est le top du luxe, alors finies les petites ballades dans les rues vides, le nez en l'air et l'esprit ailleurs. Ici, il ne faut jamais baisser sa vigilance et, en étant en plus une fille blanche, ça nécessite quelques adaptations.
Je rentrais justement à pied chez moi tout à l'heure, zigzaguant entre les voitures et les passants, et j'ai mentalement fait la liste de tout ce qui ne sert à rien mais qu'on a appris à faire tout le temps dans l'espoir de se faire respecter:
- taper sur le capot d'une voiture qui est à deux centimètres de vous rouler sur les pieds tout en vous arrachant le bras avec un rétroviseur
- claquer des doigts devant les yeux d'un ahuri qui marche en regardant ailleurs et qui est en train de vous foncer dessus
- crier "Connard!" à un connard qui vient de percer le peu de tympan qu'il vous restait en klaxonnant inutilement; ça sert à rien mais merde quoi, il va bien falloir qu'ils comprennent que le klaxon n'est pas un organe vocal et que les voitures ne communiquent pas entre elles!
- plus utile, toujours sortir avec un casque sur les oreilles, avec de préférence du Vivaldi ou du Cabrel dans votre Ipod; écouter Marilyn Manson n'a a priori pas la réputation de calmer les nerfs
- avoir un sac à bandoulière qui descend sur les fesses, les Indiens ont les mains baladeuses et le pas leste quand il s'agit d'échapper à une claque; surtout qu'ils font ça très furtivement, l'air de rien, hop là que j'te touche du bout des doigts genre "c'est la faute à ma main j'l'ai pas fait exprès! pis d'abord c'est pas moi c'est mon voisin!"
La liste est surement beaucoup plus longue mais vous avez pigé le principe! Autant vous dire que j'ai hâte d'être vendredi, sur la plage devant l'immensité bleu azur, un jus d'ananas à la main (on ne se refait pas, on part à Goa)...
* Gora est le mot hindi pour quelqu'un qui a la peau claire. Du coup, dans leur argot c'est comme ça que les Indiens appellent tous les étrangers. Enfin les Blancs en tout cas. En même temps, les Noirs en Inde ça ne court pas les rues (je parle pas des Indiens très foncés). Faut que j'arrête de parler de couleur de peau, on va croire que je veux faire plaisir à Eric Besson!
Bon cela dit je digresse mais du coup j'ai googlé le sujet et j'ai envie de vous faire quelques copier-coller (j'ai pas la science pour parler de ça). Donc prochain article...
mercredi 10 février 2010
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